Lakou : an lakou, an gran lawonn. Zémi : Les divinités caraïbes
Sortir des discours qui nous constituent et nous assujettissent, qui nous font même, faisant mine de nous différencier, ne parvenant qu’à nous « individualiser ». Se sortir du fond de la caye, c’est accomplir la démarche d’aller dehors. Ainsi, il y a un lakou dont l’idée est d’œuvrer à reconsidérer, dans tous les domaines, sans restriction, les approches les plus admises.
• Fondé en août 2007 par le poète Monchoachi, Lakouzémi se présente sous deux plans, une revue et un cycle annuel de trois Journées-Rencontres. • Les Journées-Rencontres sont l’occasion de débats et donnent également lieu à des manifestations diverses : danse, musique, théâtre, expositions, gastronomie et autres modes d’expression qui ont lieu dans un espace symbolique, un pitt. • Les journées Rencontres ont lieu à dates fixes qui renvoient à des évènements symboliques : 15 août (Cérémonie du Bois Caïman, 1791), premier samedi de décembre (date calamiteuse de l’arrivée de Colomb dans les Petites Antilles, 1493), Sanmdi Glorya (Traité de Basse-Terre entre Européens et Kalinagos reconnaissant, de fait, l’existence de la nation Kalinago, 1660).
Il importe enfin de souligner que le principe de base de Lakouzémi est son indépendance de pensée. Lakouzémi doit l’assurer grâce à sa totale indépendance financière. Celle-ci ne peut lui venir que de la mise en œuvre de réseaux de solidarité diversifiés : pour la large diffusion et la récolte optimisée des recettes de ses publications ; l’aide à leur conception et à leur production ; la participation multiforme à l’organisation des journées rencontres (spectacles, restauration…) ; les soutiens financiers et les dons en nature (œuvres d’art…) ; la mise en place et la gestion du dispositif Internet… Bref, il est impératif pour Lakouzémi de tisser ses réseaux afin de ne dépendre de personne.
Le symbole Lakouzémi dessiné par Victor Anicet, représente une calebasse remplie de graines avec, en son mitan, un lélé, pour signifier cette mise en circulation d’une parole vibrante, la calebasse secouée pour écouter bruire le vent dans les feuillages, car c’est cette présence du monde qui nous densifie, c’est grâce à elle et à son saisissement que nous réveillons notre disposition à l’épiphanique.